jeudi 5 mars 2009

LE CELLIER AUX MOINES


LE CELLIER AUX MOINES
Dès le 14ème siècle les vins de Givry étaient particulièrement recherchés et on aimait à les offrir aux étrangers de marque: tantôt c'est la Duchesse de Bourgogne qui reçoit CharleVI en son château de Germolles, tantôt c'est la ville de Châlon qui désire faire un cadeau royal a LouisXII traversant la province. Les avocats de Châlon se réunissant pour leur banquet annuel de la St Yves se "régalent splendidement de ce vin généreux".
Ces vins étaient traites sur pied d'égalité avec ceux de la Côte-d'Or, une ordonnance de Philippe de Valois porte qu'en 1349 le tonel de vin de Givry paiera six sol d'entrée a Paris " tandis que ceux de la Loire n 'en payaient que deux". En fin Courtépée, savant historien bourguignon après avoir déclaré que ces vins sont les meilleurs du Châlonnais ajoute qu'Henri IV en faisait son ordinaire et les exempta des droits d'entrée qu'on rétablit d'ailleur bientôt, " parce qu'on en faisait plus rentrer à Paris qu'on en pouvait produire".
En 1822, Julien, œnologue et ampélographe disait dans sa topographie de tous les vignobles connus : "Givry a des crus privilégiés qui fournissent des vins supérieurs à ceux des premières cuvées de Mercurey"; Il cite plus particulièrement le Cellier aux Moines.
Au dessus de la petite ville de Givry, le Cellier aux Moines est au faîte d'une éminence rocheuse qui se détache comme un promontoire en avant de la côte; C'est un des plus beaux sites de la région; Vers l'est il domine la vaste plaine de la Saône limitée au loin par la chaine du Jura, vers le sud il regarde la région pittoresque et accidentée du Mâconnais et du Beaujolais.
C'est sur le versant sud, aux pentes plus douces que s'étagent les vignes qui furent sa raison d'être. Car le Cellier aux Moines est un vendangeoir et son histoire est déjà longue.
Par la suite de donations et d'achats, les religieux de l'abbaye de La Ferté s'étaient fait à Givry, dans la première moitié du 12ème siècle un important domaine, un clos, que l'on trouve constitué dès 1258. Un cellier y fut construit en 1298.
Le cols des Moines contenait environ 300 ouvrées en 1488. Le Cellier fut de bonne heures confié à des recteurs dont quelques un sont connus, notamment le fère Jean en 1298 et Gilles de Buxy en1376.
Mais la veille des confiscation révolutionnaires le 26 février 1791 les Moine de La Ferté crurent prudent de vendre leur bien à Jean-Claude Martin. Au cours d'une longue période les bâtiments ont été plusieurs fois remaniés et cependant on peut encore y admirer de très beaux restes du passé: ancien portail terminé par un pilier rond contemporain de ceux de la célèbre abbaye de Tournus, une charpente du moyen-âge fort bien conservée et surtout un magnifique pressoir massif portant la date de 1739, à l'entrée de la cave dont la porte en chêne date de bien des siècles; Cet ensemble est dominé par un petit bois au-dessus duquel se profile la silhouette archaïque d'un moulin à vent.
Dans ce cadre ancien, le vignoble du Cellier aux Moines, produit un vin qui a conservé toutes ses qualités de jadis. Dès la promulgation de la loi sur les appellations d'origines, il a été classé et se trouve régulièrement primé à des concours régionaux. Tiré uniquement du Pinot noir, le grand plant de la Bourgogne, c'est un vin de
propriétaire, sans mélange, honnête et de grande classe; produit en petite quantité il ne peut faire l'objet d'un publicité tapageuse, il reste un vin de connaisseurs.

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